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9 novembre 2019 à 08:00

ITW Charly (coach U15)

Interview "Jeune Femme de Lambersart"

Clémentine Delombaerde alias "Charly" est coach des U15 à la JFL, ainsi qu'une de nos 4 coachs féminines cette saison. Une femme dans un club presque entièrement masculin, qu'est-ce que ça fait? Réponse sous forme d'interview où nous parlons de représentations, de différences et de mixité. 

 

Vous êtes cette année 4 femmes à la JFL à coacher une équipe de garçons... dans un club masculin.
Coacher des garçons, est-ce un choix de ta part ou davantage un concours de circonstances?

Pour ma part c’est un peu des deux. J’ai commencé à entraîner dans un club Masculin, à l’ICTourcoing. Ensuite j’ai quitté le club dans le but de me concentrer sur mes envies et mes objectifs en tant que joueuse mais le naturel est rapidement revenu au galop et je me suis remise au coaching quelques années plus tard.

J’ai encadré des filles pendant quelques saisons mais je me sens beaucoup plus à l’aise et je prends beaucoup plus de plaisir avec un groupe de garçons. C’est la raison pour laquelle je me suis retrouvée à la JFL grâce à Emilien et à Dominique qui m’ont proposé un super projet avec l’équipe U15.

 

Quelles sont les différences majeures selon toi entre un groupe féminin et masculin?

En règle générale, les filles sont beaucoup plus studieuses, elles appliquent les consignes à la lettre. Elles ont aussi un jeu beaucoup plus fluide dans le collectif.

Les garçons quant à eux sont très impliqués dans la technique et le 1 vs 1. Le jeu est beaucoup plus rapide.

Dans la mentalité et le comportement, les filles sont très influencées par ce qu’il se passe à l’extérieur du terrain (peut être parce qu’elles communiquent beaucoup plus et beaucoup plus facilement). Par contre les garçons, une fois les baskets enfilées, ne peuvent penser à autre chose qu’au ballon rond et c’est agréable de les sentir à 100% dans ce qu’ils font (quitte parfois à en oublier les devoirs ou les parents voir même mon prénom pour certain !).

 

Comment gères-tu cette mixité et ressens-tu parfois des difficultés à faire passer tes messages? Quels éléments positifs vois-tu dans cette mixité?

Je n’ai jamais rencontré aucune difficulté dans cette mixité. Je pense que les différences entre entraîneurs ne sont pas dues au sexe mais plutôt à nos vécus et à nos façons de gérer une équipe et au basket que l'on veut proposer.

Pour ma part je suis quelqu’un qui communique énormément et j’essaie de faire parler les jeunes un maximum afin qu’il y ai un réel échange entre nous (debrief de match, sensations, axes de progression ou tout autre sujet qui leur tient à coeur). Je suis aussi quelqu’un de têtue et de perfectionniste donc tant que je n’ai pas exactement ce que je veux du groupe je ne les lâche jamais mais encore une fois je ne pense pas que ce soit dû au fait que je sois une femme.

Je prends énormément exemple sur deux de mes coachs masculin (Moise Diame et Damien Fournet) qui ont toujours su trouver les mots pour chacune de mes coéquipières, qui nous ont proposé des entraînements de qualité, nous ont fait énormément progresser et avec qui j’ai passé mes meilleures saisons en tant que joueuse justement grâce à ce dialogue et à la confiance qui en a découlé.

 

On voit de plus en plus d'entraîneurs féminines dans les catégories jeunes mais néanmoins peu dans les catégories seniors. Est-ce la prochaine étape selon toi et aimerais-tu entraîner un groupe senior dans le futur?

Certaines coaches féminines seraient totalement à leur place sur les catégories Seniors et cela amènera certainement d’autres choses sur les terrains.

Personnellement ce n’est absolument pas mon ambition ni mon envie. Je suis très bien avec les jeunes, j’adore les voir progresser entraînement après entraînement non seulement en tant que joueur mais aussi en tant qu’individu. La catégorie U15 est une catégorie charnière entre l’enfance et l’adolescence et je pense pouvoir leur apporter plus de choses à cet âge là.

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